AVANT-PROPOS.                                                         m
dont l'exécution fut prescrite dès le début du xvi6 siècle, c'est-à-dire presque en même temps que la confection des Registres; comment il relève la succession chronolo­gique de ces états de récolement; avec quelle recherche il constate et signale la dispa­rition d'un certain nombre d'entre eux; et, après les réflexions inspirées par le sujet ainsi diligemment étudié, quelles mesures il édicté pour assurer le bon gouvernement du dépôt des Archives, vénérable berceau et précieux trésor de l'histoire de Paris.
Après les pertes si considérables qu'a subies ce vaste et riche ensemble, après le démembrement (peut-être devenu nécessaire mais néanmoins forcément arbitraire), de ce fonds communal qui fut dispersé entre les quatre sections des Archives nationales, — sans parler des nombreux documents analogues qui, pour des causes diverses, ont été disjoints du tout, et se retrouvent à la Bibliothèque nationale et dans les autres dépôts publics'1', — il ne sera pas sans intérêt de reconstituer l'unité de ce Corps, en se reportant avec nos documents à l'époque où l'on prit les mesures les plus propres à assurer sa conservation et sa splendeur sans cesse accrue. La délibération du 2 3 mars 1735, prise sous les auspices du prévôt Turgot, aux instances du procureur Moriau, est non seulement un résumé historique mais aussi un règlement administratif digne d'être apprécié aujourd'hui encore.
Quant au procès-verbal de récolement du 11 août 1698, il présente un intérêt tout particulier et plus technique; en effet il donne la nomenclature de tous les Registres des Délibérations existant alors, avec leur numéro d'ordre et la date initiale et ter­minale de chaque volume. Cependant, malgré le soin apporté à ce travail par le greffier Taitbout, les indications qu'il donne ne se sont pas trouvées toujours exactes; la liste même des volumes n'est pas complète, puisque des hasards heureux ont fait récupérer certains Registres qui manquaient à la fin du xvnesiècle. D'autre part, suivant en cela les errements de ses prédécesseurs, Taitbout fait figurer dans sa nomenclature un vo­lume qui ne fait pas partie de notre série des Délibérations. La constatation d'autres divergences encore, résultat d'une recension minutieuse des volumes originaux, nous a amené à reconnaître la nécessité de dresser un tableau de concordance entre l'état certifié en 1698 et l'état actuel donné sous les cotes H 1778-1880 par l'Inventaire sommaire cles Archives nationales. Bien que le récolement de Taitbout s'arrête à l'an­née 1686 (avec notre Registre H i83o), nous avons poursuivi cette recension jusqu'au dernier Registre et à l'année 178-1, présentant ainsi au lecteur le catalogue définitif de
(1) Pour ne point sortir du cadre de cette Notice, on se bornera à citer ici les Registres originaux du temps de la Fronde qui sont conservés à la Bibliothèque nationale (Mss. F'" 16841 à 16844). Après le rétablissement de l'autorité royale, ces quatre volumes furent enlevés du greffe de l'Hôtel de Ville, en vertu des lettres de Louis XIV datées du 6 juillet 1668, et remis au chancelier Séguier pour en faire exécuter une copie soigneusement expurgée; et c'est cette transcription, ainsi mise au point, qui a pris rang dans la série de nos Registres sous la cote H 1809,
1810 et 1811. Le premier de ces nouveaux volumes s'ouvre par l'exposé de Ia procédure suivie pour parvenir à l'exécution des ordres du Roi. L'opération faite, les quatre Registres originaux, qui devaient être nabolys "et supprimez", furent précieusement gardés par Séguier et suivirent les destinées de sa bibliothèque : c'est ainsi qu'ils passèrent successivement au cabinet de l'évêque de Metz Coislin, puis h l'abbaye Saint-Germain-des-Prez et enfin à la bibliothèque du Roi.
A.